Alpinisme
Le Cervin
Après avoir gravi le Mont-blanc et la Verte, un petit tour en Suisse va nous permettre de faire
connaissance avec le troisième sommet de cette trilogie : le Cervin.
De Zermatt que nous avons atteint en train, (la circulation
est réglementée) il nous apparaît, pyramide isolée, dès les
dernières maisons de la ville. Un petit tour de téléphérique
et nous sommes à pied d'œuvre pour une petite montée vers
le refuge du Hornli. Son nom suisse "le Matterhorn" semble
plus adapté à cette situation.
Arrivés au refuge nous cherchons dans les terrasses
environnantes un espace plat où installer notre bivouac.
Aussitôt repéré nous
nous installons et
après le repas de midi
nous partons vers l'arête reconnaître l'itinéraire. En effet, le
départ est prévu pour minuit et il n'est pas question de s'égarer
dans le socle. En fin d'après-midi, un orage soudain nous gratifie
de quelques centimètres de grêle.
La nuit sera courte ! En effet, rapidement la montre sonne et
nous nous retrouvons dehors à faire chauffer notre petit déjeuner.
Déjà quelques lumières ponctuent l'arête. Notre reconnaissance
de la veille nous permet de la rejoindre sans détour. La
progression, au début, se fait en suivant une trace, mi sentier, mi
escalade. Au fur et à mesure, la pente se redresse et le sentier fait place au rocher. Avec le lever du jour,
nous rattrapons la glace. En effet la pluie de l'orage de la veille s'est transformée en glace et nous oblige
à chausser les crampons.
Bien que les passages soient aériens, l'escalade est somme toute assez
facile. Nous dépassons la cabane Solvay, le jour est bien levé et le soleil
commence à poindre au delà du Mont Rose. Vers l'épaule, la neige fraîche
est là. Devant, dans le mur raide qui garde les dernières pentes de neige du
sommet, Il y a quelques cordées engagées, accrochées aux cordes fixes
qui facilite le passage. Élégamment nous passons sans nous en servir mais
l'escalade est délicate. Au dessus, la pente de neige et raide. Nous nous
dirigeons vers l'habitant permanent du coin, une statue de St Bernard qui
contemple les grands espaces de la face nord. Le sommet Est n'est plus
qu'à quelques mètres et nous
pouvons enfin apercevoir la croix
qui sépare les sommet Est et
Ouest. L'arête qui les relie est
fine et les croisements avec les
autres cordées sont délicats.
Après la traditionnelle pause
casse-croûte, il faut songer à
redescendre car nous devons
rejoindre notre camping après la station de Randa. Dans ce
genre de course, la descente est plus délicate que la montée
et il faut redoubler d'attention pour ne pas commettre
d'erreurs. Quelques rappels nous permettent de perdre
rapidement de l'altitude et c'est vers 15 heures que nous
rejoignons notre bivouac. Du refuge, le sentier qui conduit à
Zermatt, après plus de 15 heures de marche nous semble long. Pourtant, il ne faut pas ralentir le pas car
il n'est pas question de rater le train, sinon c'est encore une paire d'heures de marche en plus qu'il nous
faudra faire.
Une fois installés dans notre wagon, nous pouvons enfin savourer notre journée. Dehors, dans les
rues de Zermatt c'est la fête, mais c'est aussi, et surtout, le bonheur dans nos cœurs.
4 478 m - Le sommet