Après un break de 3 ans, je retrouve avec plaisir les rives du Mékong. Pour cette 7° expédition d'explorations souterraines au Laos, l’équipe se scindera en deux groupes. Le premier sera basé au village de Ban Viang au cœur des réseaux d’Houaysai perte, Than Kagnung et Tham Lo. Le second, d’une quinzaine de personnes dont 4 plongeurs sera basé, dans un premier temps, à Thakhek avec pour objectifs les systèmes de Tham Phisua et Houaysai puis migrera vers le nord pour retrouver le village de Ban Vang Yiam où nous étions en 2010. En parallèle, une équipe composée de 3 scientifiques se joindra successivement aux deux précédentes pour effectuer des prélèvements en vue d’étudier le paléoclimat.
De Thakhek, notre camp de base, nous emprunterons régulièrement les pistes en direction de nos différents objectifs.
Première cavité sur laquelle nous allons concentrer notre attention : Tham Phisua. De cette cavité, anciennement explorée, nous n’avons que quelques bribes de topographie. Aussi, nous allons effectuer, en quelques jours, une dizaine de kilomètres de relevés. Cette tâche, qui peut sembler fastidieuse, nous permettra de découvrir quelques belles galeries.
Porche d’entrée de la grotte de Tham Phisua.
Dès les premiers mètres nous faisons connaissance avec la gardienne du lieu : une belle vipère à cornes …. Après 300 m de galerie chaotique nous quittons l’axe principal pour monter par un système de galerie, le long d’un joint de strate incliné à 25° dans les parties hautes du réseau. Ce sont 400 m de dénivelé qui doivent être avalés à chaque exploration. La partie horizontale se termine, après 1 km sur un siphon. Siphon franchi par nos plongeurs et donnant sur près d’un autre kilomètre de nouvelles galeries.
Notre séjour à Thakhek fut agrémenté par l’organisation dans la cour de l’hôtel d’un mariage dans la pure tradition laotienne avec plus de 1.000 invités. De plus nous étions conviés à partager le repas avec eux. A cette occasion, nous avons vécu, perdus au milieu de la foule, un évènement rare et typique.
Beaucoup de musique et de chansons. Il y avait même le lancer du bouquet de la mariée. La musique et les danses se sont poursuivies tard dans la nuit …
Après cet intermède musical, nous reprenons la piste poussiéreuse pour se rendre à la résurgence de la Nam Kouang. Belle rivière avec un lac d’entrée de plus de 300 m de long. Non loin de la, une grotte traverse le chainon calcaire sur près d’un kilomètre. Nous en faisons le relevé topographique. Les porches d’entrée et sortie sont gigantesques et par endroit la galerie dépasse les 120 m de large pour 50 m de haut.
D’assez loin dans la grotte nous apercevons la lumière du jour. La sortie n’a rien à envier à l’entrée ….