Hautes Routes
Chamonix - Zermatt
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Chamonix Zermatt, "LA" Haute Route, depuis longtemps un rêve , enfin réalisé cet été 2008.
Après une fin d'après-midi passée à flâner dans les rues de Chamonix où le Mont Blanc joue à cache cache avec les nuages nous regagnons le parking du Tour où nous devons passer notre première nuit. Jeudi : Au petit matin, nous préparons les sacs pour ce long périple avec minutie car huit jours en autonomie nécessitent de Le Chardonnet grandes précautions dans la préparation de notre équipage " pas trop lourd mais ne rien oublier ! " Pas trop lourd ! Avec 26 Kg sur le dos les premières heures sur les sentiers seront rudes ... La montée en direction du refuge Albert 1° nous fait passer progressivement des verts alpages au gris austère du bassin glaciaire du Tour. Le refuge apparaît tout en haut de la moraine et nous savons que l'étape est bientôt terminée. En effet il est prévu de bivouaquer sur une des nombreuses terrasses au-dessus du refuge juste avant de prendre pied sur le glacier. Le panorama est splendide le vaste glacier se perd dans la fantastique face nord du Chardonnet ( course effectuée il y a maintenant bien longtemps ... ) . L'après-midi se passe à lézarder au soleil généreux, à photographier les quelques fleurs qui poussent avec ténacité entre les blocs et éboulis et à regarder passer les cordées qui reviennent de l'aiguille du Tour. Vendredi : La nuit, fraîche en début s'est malheureusement radoucie et c'est avec quelques nuages que le jour nous pousse hors de nos duvets. En effet, vers le désert de Platé, le ciel est lourd, pourtant la météo avait prévue deux jours de beaux temps ! Le petit déjeuner avalé, nous plions le bivouac et prenons le chemin du col du Tour. Peu après être passés sur le glacier du Tour, le ciel se Glacier du Tour charge mais laisse encore de beaux instants ensoleillés. Le col approche Glacier du Trient et les nuages noirs, de plus en plus menaçants aussi. On se dépêche, espérant passer côté Trient avant l'arrivée de l'orage. Aussitôt avoir pris pied sur le glacier du plateau du Trient, la neige et le vent arrivent brutalement sur nous. Les vêtements de protection sortent rapidement des sacs et c'est sous la tempête que nous nous dirigeons vers la cabane du Trient. Arrivés au niveau de la cabane d'Orny, la neige laisse sa place à une pluie épaisse qui nous accompagnera non loin de Champex. Deux bus plus tard nous épargnant la longue route goudronnée, nous installons notre tente au camping de Bourg St Pierre sous la pluie. Samedi : La météo annonce le passage d'une perturbation, aussi nous décidons de rester à Bourg St Pierre. Effectivement, la pluie prévue arrive. Le village n'a plus de commerce et afin de ne pas piocher dans nos réserves de courses, nous sommes "obligés" de prendre nos repas aux restaurants ! Dimanche : Toujours la pluie. Entre deux averses nous essayons de visiter le haut du village et son parcours botanique mais la majeure partie de la journée se passe avec des suisses en week end au camping dans la salle hors sac, autour du poêle qui ronronne comme en plein hiver. Lundi : Le ciel se déchire enfin et découvre le bas des alpages blanchi par une légère couche de neige ! Nous attendons le début de l'après-midi Hivernale ? avant de reprendre la traversée. Dès 1.800 mètres la neige recouvre le sol et joue avec les rhododendrons dans un magnifique patchwork rouge et blanc. Nous pénétrons dans le brouillard vers 2.400 m et la neige devient de plus en Bivouac vers 3.000 mètresplus profonde. La recherche de l'itinéraire nous occupe bien car la visibilité est très réduite et aucune trace hormis celles de quelques bouquetins ne viennent nous faciliter la tâche. Avec le brouillard, la température s'est nettement rafraîchie et l'ambiance est davantage celle d'une mauvaise hivernale que d'une randonnée en plein mois de juillet ! 3.000 mètres, on ne devrait pas être loin de la cabane de Valsorey mais la visibilité réduite à quelques mètres nous empêche de la voir. Nous trouvons une petite terrasse et après avoir tassé la neige fraîche nous pouvons monter notre abri. Il est déjà 19 heures, la journée a été longue. C'est avec plaisir que nous avalons notre plat lyophilisé et regagnons nos duvets en espérant que les prévisions météo pour le lendemain soient justes car nous devrions avoir quelques jours de beau. Mardi : La nuit fut très fraîche ! Nous sortons de la tente alors que les premiers rayons de soleil illuminent le mont Vélan et le Mont Mont VélanBlanc. Le ciel est bleu mais la température glaciale. Après un rapide petit déjeuner nous plions la tente encore toute givrée " nous la ferons sécher à midi ". Nous apercevons le refuge et au-dessus le col qui donne accès au "plateau du Couloir ". Dès les premiers mètres nous nous apercevons que la progression sera difficile car la neige fraîche cache les blocs et l'itinéraire sans consistance nous oblige à mille précautions pour ne pas passer les pieds entre les rochers car avec les sacs lourds que nous portons nous devons être très attentifs. Notre progression ressemble à celle d'une course hivernale mais sans raquettes, ni skis ! Les seules traces que nous croiserons sont celles d'un lièvre qui lui aussi a du être surpris par cette météo capricieuse. Avec la pente, les difficultés de progression augmentent. Le temps passe vite et nous nous rendons compte que le col ne sera pas franchi avant midi comme prévu. Par endroit, la neige arrive jusqu'au haut des cuisses et nous oblige à faire une trace profonde et donc très pénible. Avec le temps qui file, le soleil se fait plus présent et commence à transformer la neige. La pente se redresse et il faut maintenant prendre en compte les risques d'avalanche. Nous arrivons au niveau du col et il faut désormais se résoudre à effectuer la dernière traversée. Enfin, le col ! Il est 16 heures et prenons le temps de faire fondre un peu de neige pour nous désaltérer. La descente du plateau du Couloir est raide et balayée par de nombreuses avalanches. De même les pentes du Grand Combin se purgent régulièrement dans un fracas himalayen. Nous arrivons au col de Saunadon où nous décidons de nous installer pour la nuit. L'étape prévue était bien plus bas dans les alpages mais .... Par contre le coucher de soleil sur le massif du Mont Blanc, vu de notre perchoir, restera un moment inoubliable.
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